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Twitter c’est informer ?

Published on 05 Jun 2013

Rôle des journalistes et Influence des blogueurs. Quelles sont les opportunités des nouvelles sources d’actualité liées à Internet ? Rencontre avec Capucine Graby, journaliste et écrivain.

MagAressy : Aujourd’hui, chaque humain est potentiellement un faiseur d’opinion, au travers d’internet, des réseaux sociaux, etc. Dans quelle mesure cela influence-t’il votre travail de journaliste ?

Capucine Graby : Il y a encore quelques années, les journalistes ne s’informaient que par une seule source d’information, ou presque : la sacro sainte, AFP, Agence France Presse ; C’est l’époque où le journaliste s’adressait à un lecteur. La communication était alors en « one to one ». Le web a tout chamboulé et nous a propulsé dans l’ère du « one to many » voire dans l’ère du « many to many », c’est à dire que le journaliste n’est plus seul à s’adresser à tout le monde. En clair tout le monde peut s’adresser à tout le monde. Chacun d’entre nous peut créer son blog et donc s’improviser en quelque sorte journaliste, le « vrai » journaliste doit, lui, faire preuve de beaucoup plus de rigueur et d’éthique. Le journaliste doit s’appuyer sur les informations qui remontent des cyber citoyens, tout en redoublant de vigilance et en vérifiant de façon plus méticuleuse ses sources.

MA : Les journalistes peuvent-ils ou doivent-ils échapper au bruit de fond généré par les Twitter et autres FaceBook ?

CG : Twitter est à mon sens une excellente source d’information. J’y jette un œil plusieurs fois par jour. J’y récupère des informations beaucoup plus pertinentes, étonnantes, originales qu’en regardant les chaînes d’information. Je ne crois pas qu’il faille éviter Twitter ou Facebook. Ce serait une erreur. Au contraire, c’est une chance pour le journaliste de pouvoir prendre le pouls de ce qu’il se passe, sur le terrain, dans certains pays ou au sein d’entreprises grâce aux tweets. A une condition : ne pas en abuser et garder en tête que Twitter est un outil qui est justement très utilisé par les journalistes. Le piège, c’est l’information qui tourne en rond… Il faut donc savoir s’intéresser à des profils originaux voire iconoclastes. Cela m’amuse de suivre Bill Gates par exemple !

MA : Les journalistes étaient jusqu’à ces dernières années, des agents influenceurs extrêmement puissants de la réputation des entreprises et des organisations. Qu’en est-il aujourd’hui ?

CG : On assiste effectivement à une sorte de course contre la montre entre journalistes et certains blogueurs à la fois très orientés sur le digital et très actifs. Certains sont qualifiés d’influenceurs 2.0 car a forte densité de followers. Du coup, nombreux sont les journalistes qui ont crée leur blog ou sont très actifs sur Twitter. Cela devient leur marque de fabrique. Ainsi, le journaliste garde-t-il à la fois son aura de journaliste et s’assure une visibilité et une influence non négligeable sur le net ce qui lui donne, à mon sens, une légitimité plus importante. Par ailleurs, ont voit clairement émerger un journalisme différent. Plus engagé, il fait la part belle au journalisme d’opinion et non d’information (l’Opinion lancé par Nicolas Beytout le 15 mai), à l’investigation (Mediapart) ou au grand reportage (Long cours, Mook de l’Express).

MA : Le métier de journaliste est en pleine mutation, les agences de relations presse ont-elles encore une place à jouer à vos côtés ?

CG : Evidemment. A condition de faire évoluer le métier des agences de façon aussi brutale que celui de journaliste. Il faut que les agences de presse comprennent et anticipent les nouvelles attentes des journalistes.

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